Repérer, aider et permettre une prise en charge des médecins en difficulté médico-psycho-sociale.
Le taux de suicide des médecins est 2,5 fois supérieur à celui de la population française. La durée de vie des médecins est inférieure à celle des cadres à niveau de responsabilité équivalente.
L’approche de sa propre santé et le sens du professionnalisme entrainent souvent un retard de prise en charge et un certain niveau de déni.
Il ne faut pas attendre que la situation devienne ingérable pour agir et mettre en place une prévention efficace.
Il faut donc repérer les médecins à risque afin de pouvoir agir en amont avant que la situation ne soit décompensée et ce, pour les libéraux comme pour les salariés.
Une thèse de médecine sur le burn-out des psychiatres (Ruth WIERTZ, 2012) aborde, entre autres, les sujets suivants : 35 % des psychiatres épuisés ne se sentent pas concernés par l’épuisement professionnel (dénis) et la prévention.
En méta analyse, on estime que 2 000 médecins ont un problème de santé dans l’année dans le département du Nord. Tous n’ont pas besoin d’aide, mais il est important que ceux qui en ont besoin sachent où s’adresser sans l’angoisse de la perte du droit au travail.
Le Conseil de l’Ordre a, depuis février 2013, mis en place une Commission «Médecins En Souffrance» afin de prendre en charge, sur le plan organisationnel, les médecins qui ressentent le besoin d’aide.
La Commission a mis à votre disposition sur le site du Conseil départemental un questionnaire « tester votre niveau de stress » basé sur le MBI (échelle d’évaluation de l’épuisement professionnel). Ce questionnaire est anonyme et permet de s’auto-évaluer.
Mais cela ne suffit pas. Le déni empêche le médecin concerné de se prendre en charge. Le silence face à une situation donnée de médecin en souffrance ne rend service à personne : ni au médecin qui souffre, ni à la population qu’il soigne.
Les médecins, mais aussi leurs proches, les autres professionnels de santé, les CME des établissements de santé publics ou privés ont le droit et le devoir de soutien confraternel afin d’émettre une indication préoccupante face à la situation d’un médecin.
Cette indication préoccupante, dans le cadre de l’entraide visée à l’article 56 du code de déontologie, peut prendre différentes formes, en toute confidentialité naturellement : SMS, Courriel, appel téléphonique, et/ou rendez-vous auprès du secrétariat ou d’un conseiller de la sous-commission «Médecin En Souffrance»